Auteur : simaël

Email: simael@netcourrier.com

Titre : confiance d’une enfance brisée, chapitre 1

Genre : yaoï, NC, POV, lime

sima :
-comme c’est une fic originale, les persos sont à moi ^_^
-euh…pour le titre…faites pas trop attention, ça m’est venu comme ça…^_^;
ça faisait un bout de temps que cette chose me trottait dans la tête…toutes les remarques sont bienvenues.
Un grand merci à ziel^^.

 

Confiance d'une enfance brisée

Chapitre 1: Rencontre

 

 

Thomas revint dans le salon, portant un plateau où était disposé son service à thé. En entrant dans la pièce, il aperçut Alex, étalé sur la table, devant son ordinateur encore allumé.

Eh bien, je ne pensais pas que ces somnifères auraient un effet aussi rapide. Mais, c’est mieux ainsi, sa nuit n’en sera que plus longue. Mais ça veut dire que j’ai encore fait tout ce thé pour rien, c’est pas juuuuuuuste…Bon, il faut que j’aille le coucher maintenant.

Après avoir déposé Alex sur son propre lit, il s’installa sur une chaise, juste à côté. Il pouvait enfin admirer son ami endormi autant qu’il le voulait. En observant ses cheveux châtains en bataille, son corps, à présent parfait, Thomas ne pu s’empêcher de repenser à leur première rencontre, deux années auparavant.


* début du flash-back *

Saleté de pluie. C’est pas normal, on est en été pourtant, il devrait faire beau.

Malgré le fait qu’il tombait des cordes, Thomas avait décidé de sortir faire 2-3 courses pour ravitailler un peu son frigo à tendance anorexique. Ses sacs dans une main et son parapluie dans l’autre, il avait ensuite repris directement le chemin de sa maison (pas envie de traîner dehors par un temps pareil). En fait ce n’était pas vraiment sa maison. Elle appartenait à ses parents, mais il avait décidé d’y rester le temps de ses études à l’université, qui allaient débuter à la rentrée. Et étant donné que ses parents s’étaient mis en tête de faire le tour du monde, il allait être tranquille pour au moins trois ans. Il ne s’en plaignait absolument pas, d’autant plus que la maison, bien que pas très grande, était très confortable, avec un petit jardin et même une niche pour un chien.

Aller, plus qu’une dizaine de mètres et je serai enfin au sec.

En poussant le portail et en apercevant la niche, il repensa au chien qui y avait logé, quelques années auparavant.

Ce bon vieux Maurice…Ce n’était même plus un chien, c’était un monstre tellement il était gros…

Cela le fit sourire intérieurement quand un mouvement dans la niche attira son attention. Il s’en approcha, en pensant qu’une pauvre petite bête égarée avait dû y trouver refuge pour se protéger de la pluie. La niche étant très sombre et le temps n’améliorant pas la visibilité, tout ce qu’il put voir était un bout de tissu noir qui dépassait légèrement. Il tira dessus et, ô surprise, ce n’est pas un animal qu’il trouva au bout mais bien un être humain.

Mais qu’est-ce que c’est que ce bazar ? Un mec dans la niche de Maurice !!! Je dois rêver, c’est pas possible.

La surprise passée, il se décida à observer un peu plus le jeune homme en question. Celui-ci était toujours étalé à ses pieds et semblait ne pas comprendre ce qui venait de se passer.

Qui c’est ce mec ? Il a l’air complètement paumé. Bon c’est pas tout ça, mais il va falloir qu’il réagisse parce que j’ai pas vraiment envie de passer ma journée dehors, moi.

Il s’agenouilla donc devant le jeune homme.

-Euh…est-ce que ça va ?

En entendant Thomas parler, l’inconnu leva la tête et fixa le brun dans les yeux. Thomas faillit tomber en arrière tellement il fut surpris, non pas à cause des magnifiques prunelles bleues océan qui s’étaient tournées vers lui, mais parce que tout ce qu’il voyait dans ce regard était du vide. Ces yeux ne reflétaient plus aucune émotion, comme si l’âme qui aurait dû se trouver derrière avait disparu.

Ok, bon, calme-toi Thomas. C’est juste un pauvre gars un peu perdu. Il n’a pas l’air bien méchant après tout, mais si je fais pas quelque chose, vu comme il est trempé, il va se choper une pneumonie en deux temps, trois mouvements.

-Bon, écoute, je ne sais pas qui tu es ni ce qui t’arrive, mais ça sert à rien de rester dehors et on sera aussi bien au chaud, à l’intérieur.

Voyant que l’inconnu n’avait aucune réaction, comme s’il ne l’avait pas entendu, Thomas lui prit le bras, l’obligea à se lever et à rentrer dans la maison. C’est seulement après que Thomas ait posé ses courses et son parapluie que l’inconnu se décida à articuler un mot, d’une voix si faible et rauque que Thomas eu du mal à l’entendre.

-…froid…
-Ouais, ben ça, ça ne m’étonne pas, tu es complètement trempé. Bon, on va arranger ça, suis-moi.

Thomas le conduisit jusqu’à la salle de bain.

-Vas-y, rentre. Tu vas me donner tes fringues, je vais les mettre à sécher et pendant que tu prends une bonne douche, je vais t’amener des affaires propres.

L’inconnu s’exécuta, glissant ses vêtements par l’embrasure de la porte, et entreprit de se doucher. Il commençait à ressentir les effets de l’eau brûlante sur sa peau quand il entendit Thomas crier, de l’autre côté de la porte de la salle de bain.

-Je te laisse des fringues devant la porte, tu n’auras qu’à me rejoindre dans la cuisine quand tu auras fini. Tu peux prendre des serviettes dans le placard à côté de la douche.

Le jeune homme resta encore de longues minutes sous la douche, voulant profiter au maximum du calme et de la chaleur qui lui étaient enfin accordés. Puis il décida qu’il avait assez traîné, s’habilla et descendit à la cuisine rejoindre Thomas qui avait préparé du café.

-Tu en veux une tasse ?

L’inconnu acquiesça et s’installa sur une chaise en attendant que Thomas le serve.

-Bon, commençons par le commencement. Moi, c’est Thomas, est-ce que je pourrais au moins savoir comment tu t’appelles ?
-…Alex.
-Ok, tu n’as pas l’air très causant. Je n’ai pas l’intention de t’embêter pendant cent sept ans avec des questions débiles, mais j’aimerai bien savoir ce que tu fichais dans la niche.
-…la...pluie…froid…pas d’abris

Chaque mot semblait sortir de sa bouche au prix d’un effort considérable. Malgré la douche et le café qui lui brûlait les entrailles, il frissonnait et avait toujours les yeux dans le vague.

-Pour ça, on est d’accord, il pleut. Mais tu ne pouvais pas rentrer chez toi pour t’abriter ?
-Je...me suis…tiré…de chez moi
-C’est pour ça, je comprends mieux. Ca fait combien de temps que tu es parti ?
-3 mois…je crois
-3 MOIS ??? Mais, tu ne veux pas que je prévienne quelqu’un, tes parents ?
-…Mon père…m’a renié.
-...

C’est encore pire que ce que je pensais, c’est pas une simple fugue de gamin. Il a vraiment pas l’air bien en plus. Bon, il est plus que temps de changer de sujet.

-Whaou, tu as vu, il est super tard. Ecoute, je vais préparer le dîner, on va manger, si tu veux rester ici cette nuit, j’y vois pas d’inconvénients. Et demain on pourra aviser pour la suite, d’accord ?

Alex acquiesça, les mains toujours crispées sur sa tasse de café vide, et laissa Thomas s’occuper de la cuisine.
Pendant qu’il faisait cuire les pâtes (ce qu’il réussissait le mieux), Thomas eu le loisir d’observer un peu mieux cet étrange locataire. Il était un peu plus petit que lui, mais devait avoir son âge. En le dévisageant, Thomas remarqua combien il avait les joues creuses et les traits tirés. Et toujours ces yeux, aussi profonds qu’un océan, dans lesquelles de magnifiques flammes avaient dû briller un jour, mais qui étaient maintenant complètement éteints.

C’est malheureux, on ne se connaît même pas, mais rien qu’à le voir dans cet état, il me fait de la peine. Il suffit de voir combien il est maigre et il a l’air absent pour comprendre que la vie n’a pas dû être tous les jours facile pour lui ces derniers temps.
Ah zut, les pâtes ! Si je ne fais pas un peu plus attention, ça va finir par déborder !

-Je suis désolé, mais la cuisine, c’est pas trop mon truc, alors ça sera pâtes et jambon blanc. Tiens, sert-toi.
-…merci.

Ils dînèrent sans qu’aucun des deux ne décroche un mot. Thomas avait branché la radio, plus pour faire un fond sonore et détendre l’atmosphère, que pour écouter les dernières informations.
Alors qu’ils débarrassaient la table, Thomas frôla, sans le faire exprès, le dos d’Alex. Celui-ci se retourna alors violemment et eut un rapide mouvement de recul, une lueur de terreur dans le regard. Voyant que Thomas le fixait avec incompréhension, il ne put que baisser la tête, se refusant à expliquer son geste.
-…désolé.
-Pourquoi tu as réagi comme ça ?
-Je…préfère ne pas en parler.
-Ne t’inquiète pas, ce n’est pas grave. Mais si tu ne veux pas que je t’approche, tu n’as qu’à me le dire et je ferais attention. Tu préfère que je reste à distance ?

Alex acquiesça et se mura à nouveau dans un profond silence.

Et ben, c’est pas gagné, si en plus de ne pas pouvoir lui parler, je ne dois pas le toucher…Je vais l’emmener dans la chambre d’ami et j’espère que demain j’y verrai un peu plus clair.

Thomas conduisit donc Alex à l’étage, lui montrant, au passage, les toilettes et sa propre chambre. Après lui avoir prêté un pyjama et lui avoir souhaité bonne nuit, il entreprit de rejoindre son propre lit. Il savait qu’il n’allait pas s’endormir avant un certain temps car il avait, avant tout, besoin de réfléchir aux évènements des dernières heures et à l’arrivée de cet inconnu qui avait bouleversé sa petite vie tranquille.
Le lendemain matin, Thomas descendit à la cuisine pour préparer le petit déjeuner et fut rejoint par Alex peu de temps après.

-Bien dormi ?
-Hm.

S’il est aussi causant qu’hier, on ne va pas aller loin. Il a pas l’air d’un type à qui manger redonne le moral, je vais donc pouvoir poser rapidement les grandes questions…pff, c’est pas que ça me plaise, mais puisqu’il le faut…

-Ecoute Alex, hier je t’ai trouvé dans la niche de mon chien, je t’ai laissé rentrer chez moi et y passer la nuit. Tout ça, c’est très bien, mais j’aimerais bien savoir ce que tu comptes faire maintenant.
-…
-Ok, j’ai bien compris que tu ne parlais pas beaucoup, mais il va bien falloir envisager l’avenir, tu ne crois pas ?
-Je…ne sais pas quoi faire…je n’ai pas d’argent…nul part où aller.
-Tu n’as pas de la famille, à part tes parents ?
-Non.
-Des amis ?
-Non plus…je ne connais personne d’autre et je ne suis jamais venu dans cette ville.

Il me fait de la peine, il vraiment l’air complètement abattu. Il faut que je fasse quelque chose, je vais quand même pas le mettre à la porte comme ça.

-On arrivera bien à trouver une solution. Comme disait ma grand-mère, il suffit d’un peu de volonté et les choses finissent toujours par s’arranger. En attendant, tu peux rester ici si tu veux, ça ne me dérange pas, la chambre d’ami est libre.

Alex leva alors des yeux où Thomas put discerner de l’inquiétude et, oui, c’est bien ça, une lueur de joie venait de traverser ces prunelles océan. C’était la première fois qu’il voyait des sentiments tenter de combler un peu le vide habituel de ce regard. Il ne comprit pas pourquoi, mais cela le remplit de joie.

-…mais, je ne peux pas…je n’ai ni argent, ni affaires à te donner en échange…
-Si tu tiens vraiment à payer, tu n’auras qu’à m’aider pour les tâches ménagères, ça te va ?
-…oui…merci.

Un faible sourire vint éclairer le visage d’Alex. En voyant cela, Thomas explosa intérieurement de joie. Il ne savait vraiment pas pourquoi, mais le moindre petit signe d’amélioration qu’il pouvait percevoir sur le visage si triste de cet inconnu le rendait véritablement heureux.
Après le petit déjeuner, ils partirent faire des courses, pour acheter des fringues à Alex. Comme l’été touchait à sa fin et qu’il faisait assez froid pour cette époque de l’année, ils ne prirent que des vêtements d’hiver, ce qui semblait convenir parfaitement à Alex.

Peut-être qu’il n’aime pas se balader en bermuda et tee-shirt. Pourtant, ça lui irait sûrement très bien. Si j’arrive à lui faire reprendre des forces peut-être qu’il acceptera de dévoiler un peu plus son corps d’athlète…oulà, mais à quoi je pense moi ? Il vient à peine de débarquer chez moi et je commence déjà à fantasmer… C’est pas la première fois que je mate un mec, mais je ne vais quand même pas sauter sur le premier venu…Reprend-toi Thomas, tu préfères les filles, c’est bien connu…

De retour à la maison, Alex pu s’installer dans la chambre d’ami. Plusieurs jours s’écoulèrent ainsi. Thomas aurait voulu en connaître un peu plus sur son locataire, mais celui-ci ne se montrait guère bavard sur son passé proche. Et quand Alex avait dit qu’il lui raconterait sûrement toute son histoire un jour, mais qu’il n’était pas encore prêt à le faire, Thomas n’avait pas insisté.
La rentrée approchant, ils étaient allés inscrire Alex à l’université. Comme le responsable connaissait bien le père de Thomas, cela n’avait pas posé de problèmes.
Ils s’étaient finalement retrouvés dans la même classe et pouvaient ainsi rester tout le temps ensemble, aussi bien pendant les cours qu’en dehors. C’est ainsi qu’ils étaient devenus inséparables. Les mois passant, Alex avait repris des forces, il parlait plus et était beaucoup plus joyeux. Et, à chaque fois, il répondait aux blagues pourries de Thomas par un grand rire cristallin, qui semblait plus pur que du verre. Thomas, lui, semblait n’avoir jamais été aussi heureux, bien que son ami se refusait toujours à aborder son passé.
Au cours de l’été suivant, Thomas réussi à traîner Alex à la piscine et pu enfin l’admirer en maillot de bain. Il remarqua bien que son ami portait quelques cicatrices, mais elles étaient presque invisibles et il n’y fit guère attention.

*fin du flash-back *


Ils étaient à présent tous les deux dans leur seconde année universitaire et un de leur professeur, Mr Aneno, avait demandé à tous les élèves de la classe de préparer, par groupes, un dossier et un exposé oral sur un thème en relation avec les sujets qu’ils traitaient en cours. Thomas et Alex avaient choisi de s’occuper de ce travail ensemble, mais ils avaient petit à petit pris du retard, ce qu’ils n’avaient pas prévu. Comme ils savaient que la note de ce devoir allait être très importante pour leur moyenne, ils avaient décidé de mettre les bouchées doubles. C’est ainsi que, depuis deux semaines, Alex passait ses nuits sur son ordinateur, à rédiger et mettre en forme le dossier, pendant que Thomas s’occupait de l’exposé.
Cela les épuisait tous les deux, et Alex commençait vraiment à dépérir. Cela inquiétait Thomas, car, en plus de ne presque plus dormir, son ami mangeait de moins en moins et semblait à bout de nerfs. C’est pour cela que, ce soir, il avait décidé de mettre des somnifères dans la nourriture d’Alex, afin que celui-ci puisse enfin dormir pendant une nuit entière.


(à suivre…)


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